lundi 28 avril 2014

L'écart de salaire entre diplômés du secondaire et de l'université diminue

Aller à l'école avec pour gagner plus peut constituer une erreur stratégique, selon une étude de Statistique Canada sur l'écart entre les revenus des jeunes diplômés.

L'étude démontre que les diplômés du secondaire ont rétréci l'écart de salaire horaire qui les sépare des diplômés universitaires. Du moins, c'est le cas pour les cohortes étudiées, soit celles des années 2000-2002 à 2010-2012 au Canada. Cette étude ne prend pas en compte le coût d'obtention du diplôme universitaire (endettement et manque à gagner par rapport aux jeunes qui commencent à travailler dès la fin du secondaire).

Les jeunes diplômés du secondaire, âgés de 20 à 34 ans, ont haussé leur salaire horaire pour le faire passer de 68 % à 75 % de celui gagné par leurs congénères détenteurs d'un baccalauréat.

Les femmes du même âge ont également rétréci cet écart, faisant passer leur salaire horaire de 64 % à 68 % de celui d'une détentrice d'un baccalauréat du même âge au cours de la période.

L'essor du secteur pétrolier des années 2000 et l'augmentation marquée du nombre relatif de titulaires d'un baccalauréat sont notamment responsables du rétrécissement de cet écart dans la rémunération horaire en dépit de l'écart de scolarisation.



L'expansion pétrolière et son impact sur la croissance économique seraient ainsi responsables du cinquième de ce rétrécissement d'écart du salaire horaire entre les deux groupes, selon l'étude. L'embellie de l'industrie pétrolière a davantage fait augmenter la demande pour des travailleurs plus faiblement scolarisés.

Le nombre de jeunes femmes titulaires d'un baccalauréat a augmenté de 42 % pendant que le nombre de titulaires d'un diplôme de niveau secondaire augmentait de 5 %.

Chez les hommes, le nombre de bacheliers a augmenté de 30 % au cours de la même période pendant que le nombre de diplômés du secondaire augmentait de 16 %.

L'étude précise que la forte augmentation de bachelières est responsable de 40 % de la réduction de l'écart des salaires chez les femmes, alors que l'augmentation de ce nombre de diplômés n'a eu que peu d'effet sur la variation de l'écart salarial du côté masculin.


En revanche, la différence des taux d'emploi à temps plein s'est accentuée. La proportion des jeunes bachelières occupant un emploi à temps plein est demeurée autour de 63 % au cours de la période, alors que ce taux est passé de 49 % à 44 % pour les diplômées du secondaire.

Chez les hommes, le taux d'occupation d'un emploi à temps plein est passé de 68 % à 61 % pour les diplômés du secondaire pendant qu'il passait de 72 % à 68 % pour les bacheliers.

L'étude « Salaires et taux d'emploi à temps plein des jeunes titulaires d'un diplôme d'études secondaires et des jeunes titulaires d'un baccalauréat, 1997 à 2012 », s'appuie sur les données de l'Enquête sur la population active des jeunes hommes et femmes de 20 à 34 ans de 1997 à 2012.

Résumé

Trois grandes constatations se dégagent de l’étude.

Premièrement, alors que la hausse des prix mondiaux du pétrole qui a eu lieu pendant la plupart des années 2000 a eu tendance à réduire l’avantage salarial lié aux études chez les jeunes hommes ainsi que chez les jeunes femmes, l’effet des autres facteurs déterminants variait selon le sexe. Les augmentations du salaire minimum réel et de l’offre relative de titulaires d’un baccalauréat ont joué un rôle important pour les jeunes femmes, mais pas pour leurs homologues masculins. Les variations du taux de syndicalisation et de l’importance relative de l’emploi temporaire ont eu une incidence sur l’avantage salarial lié aux études chez les jeunes hommes, mais non chez les jeunes femmes.

Deuxièmement, les variations du salaire minimum réel semblent avoir eu un effet double chez les jeunes femmes. Alors que la hausse du salaire minimum réel était associée à une diminution des écarts salariaux entre les niveaux de scolarité, elle était également associée à un accroissement des différences de taux d’emploi rémunéré à temps plein. Ce résultat met en relief le fait que les changements institutionnels pourraient avoir un effet différentiel sur les résultats des travailleurs, c’est-à-dire qu’ils pourraient modifier la structure de la rémunération et de l’emploi de façons différentes.

Troisièmement, la diminution des écarts salariaux entre les jeunes titulaires d’un baccalauréat et ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires occupant un emploi à temps plein a été compensée par un accroissement des différences de taux d’emploi rémunéré à temps plein entre ces deux groupes. Par conséquent, les différences entre les gains hebdomadaires moyens non conditionnels ou la rémunération annuelle moyenne des jeunes titulaires d’un baccalauréat et de ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires ne présentaient aucune tendance durant la période de référence de l’étude. Cette constatation est importante, car elle enrichit le débat sur l’inégalité des gains entre les titulaires d’un baccalauréat et ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires. Elle montre que, même si l’inégalité de la rémunération annuelle entre les deux groupes ne présentait aucune tendance durant les années 2000, l’inégalité des salaires horaires (ou des salaires hebdomadaires) entre les deux groupes s’est amenuisée en raison de plusieurs facteurs, dont les fluctuations du prix du pétrole, la hausse du salaire minimum réel et les effets de l’offre relative de main-d’œuvre. En résumé, après s’être accentuées de 1980 à 2000, les différences de prix de la main-d’œuvre selon le niveau de scolarité ont effectivement diminué chez les jeunes travailleurs au cours des années 2000.

Voir aussi

Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

Les attentes salariales des étudiants canadiens sont irréalistes

Pourquoi l'université coûte tellement cher aux États-Unis

La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?

Mark Steyn et l'université américaine

Recension de Economic Facts and Fallacies de Thomas Sowell

États-Unis — Diplômés et surendettés





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Aucun commentaire: